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AVIS

Auteurs, journalistes...

Virgilio, l’exil et la nuit sont bleus
Gérard Gélas
Virgilio, c’est celui qui part…
Il part car tous les siens sont déjà partis,
partis quand ils étaient plus jeunes que lui.
Lui, il a longtemps hésité.
Qu’ont-ils fait, ses frères, de leur exil ?
La quête, la quête éternelle de celui qui part,
qui est aussi celui qui arrive.
En quête de quoi, de qui ?
D’un ailleurs moins... ou plus…
Et qui est cette Anna dont Virgilio parle avec pudeur,
cette histoire de sous rouillés pour ne pas dire,
ne pas se dire,
qu’il n’aurait jamais dû la laisser partir…
ou partir avec elle,
quand il en était encore temps ?
Que peut-il faire, maintenant, de son exil ?
Mais il est bien tard
et Virgilio, maintenant, a soixante ans…
Virgilio (Renat Sette) chante son âme,
ses souvenirs et ses espoirs,
comme une poignée de photos jaunies,
avec des ombres, des clairs obscurs,
il chante sa lumière intérieure
car il sait désormais que l’exil est au-dedans.
Le récitant (Félix Chabaud) lui renvoie,
comme un miroir, d’autres errances,
bribes de vies que Virgilio va croiser ou poursuivre,
dans son exil et sa nuit bleue. (bleus ?)
Un texte exigeant de Gérard Gélas,
qui happe littéralement le spectateur
et que portent magnifiquement les deux acteurs.

André Inaudi
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